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Bonjour,

Dans nos moments d'écriture, nous avons partagé, à travers les écrits de Marcel Pagnol, des souvenirs d'enfance !

Aujourd'hui,  Annie nous fait partager un souvenir dans le village de son enfance !

Bonne lecture et Merci à Annie.

 

Née dans les Deux sèvres, dans cette région qu'on appelle la Gâtine et qui aujourd'hui se meurt peu à peu. J habitais en pleine campagne dans un joli village typique où tout le monde se connaissait et s' entraidait. Nous avions un médecin, deux épiceries qui vendaient tout ce qui nous était nécessaire : alimentation, fournitures scolaires, vêtements... Nous avions un maréchal ferrant, un menuisier, des couturières, une école de deux classes et même... un notaire ! A présent, le village est dépeuplé, sans commerce. Durant mon enfance, toutes les maisons abritaient des familles nombreuses et les enfants couraient dans tous les sens, en toute liberté dans les rues. L' animation se concentrait sur la place de l'église, toujours bien entretenue : pelouses bien vertes, parterres de rosiers et magnifiques platanes pour délimiter cette place. Les saisons se succédaient, notre village changeait, les feuilles jaunissaient puis tombaient par gros paquets. L' endroit et les balançoires installées entre les arbres étaient délaissés après la belle saison, mais la place redevenait un lieu de ralliement quand la neige était tombée et que de belles batailles de boules de neige et constructions d'igloos faisaient retentir les cris  et rires enfantins ! Je nous entends encore !!! L'été, après quelques parties de marelles ou de corde à sauter entre filles, nous étions sollicitées par les garçons, nos frères ou voisins, pour jouer aux Cowboys et aux indiens et pour jouer les " squaws". Eux, bien- sûr faisaient toujours les Cowboys !
Ayant les cheveux longs, je m' étais laissé faire deux tresses. On m' avait ensuite mis un morceau de tissu autour  de la tête pour servir de bandeau et retenir une magnifique plume ... de poule ! Les garçons avaient trouvé des chapeaux, des mouchoirs pliés de travers pour se mettre autour du cou et des Colts argentés, retenus à leurs ceintures. Nous avions nous, les " indiennes", de pitoyables arcs artisanaux qui lançaient des flèches arrondies à leur extrémité, à trente centimètres maximum!
J' avais été rapidement capturée et prise en otage, puis ficelée comme un saucisson à un platane.. Je regardais donc les autres se bagarrer et je restais stoïquement la seule prisonnière, attachée à mon tronc d'arbre ! Quand, tout à coup, un camion muni d'un haut parleur surgi, annonçant le passage du "tour de France", évènement incontournable de l époque..  sur la nationale, à cinq cents mètres à peine. Arrêt soudain des hostilités et,  comme un vol d' hirondelles, tous les Cowboys suivis de près par les indiennes, prirent la poudre d' escampette pour regarder passer le peloton du Tour de France.
En attendant leur retour ,je criais : "au secours,au secours" ! Mais personne ne vint  me délivrer et grand malheur, je ratai le fameux passage des cyclistes !

 

 

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